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Les stéréotypes sexistes

L’inégalité hommes femmes, la domination masculine restent une constante universelle, présente au Nord comme au Sud, dans toutes les classes et les milieux sociaux qui malgré les luttes, les droits, les lois et les évolutions juridiques, techniques, scientifiques médicales et sociologiques, persistent.
 
 

Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

 
C’est une opinion toute faite, un cliché, une caricature, une généralisation, une reproduction figée.
Les stéréotypes créent des modèles sociaux types imaginaires, des codes sociétaux simplifiés qui tiennent rarement compte de la diversité et de la complexité de la réalité. Ils entrainent presque systématiquement des préjugés et des discriminations.
Les stéréotypes sexistes véhiculent des valeurs de supériorité masculine, de comparaison des sexes au détriment des femmes, de positionnement hiérarchique et non égalitaire qui enferment les êtres humains dans des catégories sociales et dans des interdits.
 
Parmi les stéréotypes les plus répandus, on retrouve ceux-ci :
 
 

Les femmes ont plus d’empathie et les hommes plus de charisme

 
Selon l’ensemble des salariés interrogés, les hommes et les femmes considèrent avoir des compétences bien distinctes. S’opposent « savoir-faire » et « savoir-être »: les hommes auraient des compétences plus pratiques (77%), de l’action à la négociation, et les femmes, des compétences plus relationnelles (30,80%). Elle seraient davantage dans l’écoute et l’empathie. Les mots leadership et charisme reviennent le plus souvent pour qualifier un homme, et les mots organisation et sens du détail pour une femme.
 
Cette sexualisation des compétences professionnelles provient directement des gênes pour un tiers des managers interrogés. A noter que les femmes restent les plus diplômées !
 

 

Des hommes « leaders » et des femmes « assistantes »

 
Ce n’est donc pas une surprise: les hommes occupent en majorité les postes les plus élevés et à haute responsabilité. Malgré des quotas imposés, y compris au plus haut niveau de la Fonction publique. En 2007, les femmes représentaient 6,4% des comités de direction et des comités exécutifs des grandes entreprises françaises et elles n’étaient que 7,9% en 2011. Autant dire que le chemin est encore long…
 
Un duo se forme alors « naturellement »: l’homme-leader et la femme-assistante. Une répartition des rôles partagée et reconnue des deux côtés.
 
Cependant lorsque les rôles s’inversent, les femmes sont davantage perçues comme plus carriéristes (52,9% hommes et femmes confondus), avec une tendance à se « masculiniser », à être plus dures et exigeantes (85,1%).
 

 

Femmes, mères et Manager : l’équation impossible ?

 
Pour les femmes, arriver à de tels postes de responsabilités implique des sacrifices, encore aujourd’hui. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 20% des femmes managers sont célibataires et sans enfant contre 8,2% des managers hommes.
Faut-il alors choisir entre vie professionnelle et vie familiale ? L’une des idées reçues les plus répandues reste que « les hommes sont plus disponibles et plus mobiles que les femmes« , sans attaches. Cette donnée jouerait dans les entretiens d’embauches.
En conséquence, un sentiment de culpabilité apparaît chez les femmes, mais un basculement semble s’opérer avec la nouvelle génération. Par exemple, on observe de plus en plus de pères au foyer, grâce au développement du congé paternité.
 

 

Rémunération: un « plafond de verre » épais

 
D’ailleurs, ce statut de « femme-mère » est l’un des principaux facteurs de discrimination évoqués pour « justifier » leur faible rémunération comparée aux hommes, suivi par leur soit-disant moindre attrait pour les postes de pouvoir (39,7% des hommes et 48,9% des femmes le pensent).
 
Ainsi, à compétence égale, 67% des femmes estiment être moins bien payées que les hommes. Et il semble difficile d’atteindre des postes de direction pour les femmes: seules 39% estiment avoir un accès équitable à la promotion interne, contre 67% pour les hommes. C’est cet obstacle invisible empêchant les femmes d’atteindre le sommet de la hiérarchie, que l’on appelle le « plafond de verre« .
 

 

Hommes-femmes: chacun ses préjugés

 
Plus généralement, les hommes ont une bonne image des femmes… surtout si elles restent à des postes inférieurs aux leurs ! Ils ne se sentent donc pas menacés par elles. Cette frustration amène parfois les femmes à qualifier les hommes de « machos » ou encore « d’égocentriques« .
 
En effet, l’étude note un fort lien de causalité entre le sentiment de discrimination et le stéréotype naissant. Par exemple, si une femme a déjà été victime de discrimination dans son entreprise (comme 27% l’avouent), son image de l’homme se détériore. La femme a-t-elle une part de responsabilité dans la transmission de ces idées reçues ?
 
De manière surprenante, le manager « idéal » est décrit par tous comme androgyne, conjuguant des qualités attribuées aux deux sexes. Reste à dénicher cette perle rare !

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