05 56 95 64 11

Le R.O.I. des formations

Mais quel est donc ce mot barbare ? R.O.I. est un acronyme utilisé pour le terme anglais « Return On Investment » ou retour sur investissement en français. Popularisé par Jack Phillips dans les années 90, ce ratio financier répondrait à la question « en a-t-on pour notre argent ? ».
 
Bien que ce sujet ne soit pas nouveau, il en est de plus en plus question, à l’heure où les budgets des entreprises se tendent. Celles-ci, par le biais de leur responsable formation, sont à la recherche de fonds pour financer la formation, considérée comme un véritable investissement.
 

 
 
La réforme de la formation professionnelle entraînant une diminution des ressources des OPCA en termes de professionnalisation, les capacités financières dédiées aux salariés ont donc en général diminué. Les entreprises sont donc de plus en plus vigilantes au type de formations proposées, à la qualité de ces dernières et au ROI qu’elles génèrent.
 
 
Selon Thierry Vaudelin, chef du département formation de Manpower, l’approche du ROI diffère selon les interlocuteurs.
 
« Du point de vue de la Direction Générale ou encore de l’actionnariat de l’entreprise, à fortiori s’il est d’outre-manche, la formation est considérée comme une dépense qui vient diminuer le résultat net de l’entreprise et donc, les gains pour les actionnaires.
 
Pour les partenaires sociaux, l’enjeu de la formation est le suivant : maintenir l’employabilité des salariés, éviter les plans sociaux et les licenciements, et faire évoluer les salariés, en termes de compétences, de poste, et de salaire. C’est bien ça leur leitmotiv.
 
Le DRH est intéressé par le volume de salariés formés, l’intégration des nouveaux entrants, l’adaptation au poste de travail, dans le respect de l’obligation légale de former, et le développement des compétences. Mais pas de tous ! Les talents et les managers en priorité. Car pour la DRH, l’enjeu est la protection de la fonction et de l’entreprise, au regard des règles dictées par la Direction Générale, et l’apaisement des relations, en sortie de l’entreprise.
 
L’acheteur ou le responsable formation ont une mission différente : faire baisser les coûts. Ils vont ainsi porter une attention particulière à la qualité de la prestation de formation : quels moyens ont été mis en œuvre ? quelle est la satisfaction des stagiaires ? Le but : Former le plus et le mieux possible avec les budgets disponibles.
 

 
 
Le manager, lui, est soucieux de voir le salarié partir le moins longtemps possible en formation -ce qui appelle une formation opérationnelle et courte-, que celui-ci monte en compétence et donc en productivité. Bref, que son collaborateur soit plus performant. »
 
 
La question qui se pose est celle de la réelle capacité à évaluer le R.O.I. d’une formation …
 
Il existe, pour faire simple, deux grandes méthodes pour évaluer le retour sur investissement : la méthode d’évaluation du retour sur investissement de Jack Phillips qui exige une certaine rigueur méthodologique (outils statistiques) à laquelle peu de professionnels des RH et de la formation sont habitués ; la méthode de l’analyse de l’utilité qui, si elle paraît moins exigeante sur le plan des méthodes, nécessite certains pré-requis organisationnels (en premier lieu, des référentiels de compétences solides et des managers formés pour évaluer les compétences des collaborateurs formés).
 

 
La complexité de ces méthodes nous amène à vous parler du R.O.E.. Il s’agit d’une approche alternative : celle du retour sur les attentes (return on expectations – ROE). Cette approche fut popularisée principalement par James et Wendy Kirkpatrick dans un article de 2010.
 
Le principe du R.O.E. est le suivant : c’est d’identifier les éléments de preuve de la valeur de formation attendus par les parties prenantes et, donc, de construire l’évaluation qui permettra de leur fournir ces preuves.
 

Le responsable formation doit questionner les parties prenantes de la formation afin de clariier et d’affiner leurs attentes. Ces « parties prenantes » ne sont ni plus ni moins que les commanditaires de la formation (direction générale, direction commerciale, direction de la production, etc.). Comme préalable à l’évaluation des formations importantes/stratégiques, il est donc nécessaire de définir les objectifs mesurables de la formation avec ces parties prenantes.
 
Le modèle de Kirkpatrick propose quatre étapes.
Alors que les méthodes d’évaluation ROI définissent la formation comme une fin en soi, celles orientées ROE mettent l’accent sur l’atteinte d’objectifs opérationnels.
 
Ces attentes devront ensuite être traduites en résultats mesurables qui auront été formulés de façon claire et générale. La valeur de la formation est alors basée sur des preuves concrètes, évaluées en situation de travail et en lien avec des objectifs de comportement professionnel.
 
Enfin -autre atout non négligeable de l’approche ROE- chacun ayant participé à la définition des besoins, l’adhésion au projet de formation devient plus évidente.
 
Alors, que choisissez-vous ROI ou ROE ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscrivez-vous pour recevoir régulièrement nos articles