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Troubles dysmorphiques : quels sont les caractéristiques de ces pathologies ?

Avez-vous déjà entendu parler des troubles dysmorphiques ?

Dysmorphie, dysmarphophobie, ces mots ne vous disent peut-être pas grand chose. Commençons par des définitions :

Définition de dysmorphie :

L’étymologie du terme se décompose en deux parties : le grec ancien « dys » signale une difficulté, un mauvais état et « morphe » signifie qui « a la forme de ». Une dysmorphie est donc un terme médical qui indique une anomalie, ou le ressenti d’une anomalie dans la forme d’une partie du corps. Il s’agit d’un décalage pathologique entre la réalité et la manière dont le sujet perçoit son corps.

Définition de dysmorphophobie :

Le terme désigne une inquiétude pour un défaut dans l’apparence physique. Cependant ce défaut peut-être très léger, voire inexistant aux yeux de personnes extérieures.

Une fois les termes explicités, vous réalisez probablement qu’il est possible d’ignorer les définitions de ces pathologies tout en connaissant des personnes atteintes de ces troubles.

Les troubles dysmorphiques concernent aussi bien les hommes que les femmes. Peut-être êtes-vous concerné(e) ou connaissez-vous dans votre entourage, des personnes souffrant de ces troubles.

Différence / point commun entre dysmorhie ou dysmorphophobie ?

La différence entre les deux définitions est mince.

Pour la dysmophophobie, la personne concernée considère avoir un trop gros nez, de trop petits seins, de trop grosses cuisses, trop de ventre, pas assez d’abdos, etc…

Quant à la dysmorphie, la personne est au-delà de la crainte d’avoir ce défaut, elle en est convaincue. Pour elle, ce n’est pas une peur, c’est une réalité objective.

Leur point commun est d’être des pathologies liées à l’obsession de l’image, à la quête de la perfection, à la peur du jugement.

Michel Stora, psychanalyste et fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en Sciences Humaines, considère que l’usage des réseaux sociaux renforcent l’obsession de l’image de soi. L’utilisation des filtres, des retouches photos, poussent les utilisateurs vers une quête de l’apparence parfaite. Le défaut physique devient alors la hantise des utilisateurs des réseaux sociaux.

La souffrance d’une personne atteinte par ces troubles

La peine subie par la personne qui souffrant de troubles dysmorphiques est une véritable souffrance. Elle peut aller jusqu’à perturber son comportement en profondeur.

C’est un véritable trouble psychiatrique qui se répercute sur la vie quotidienne.

Le dégoût de soi, intérieur, peut avoir de lourdes répercussions dans son ouverture sur l’extérieur. Sur le plan amoureux bien sûr mais aussi sur le plan professionnel. Une telle dévaluation de soi-même peut conduire à un retrait de la sphère sociale. La peur d’être différent, d’être montré du doigt, d’être moqué en étant réduit à sa (soi-disant) particularité peut conduire à l’isolement.

Alors, la vie de la personne concernée peut tourner autour de cette particularité et surtout de sa volonté de la cacher aux autres.

Quelles en sont les causes et les symptômes ?

Les causes :

Une telle réaction peut être le fruit d’une obsession, d’une idée fixe, aussi appelée psychose en psychologie. Elle peut trouver ses racines dans l’enfance ou dans une situation traumatisante vécue, sans relation directe avec le défaut en question. La pression de la société, des médias avec leurs standards de beauté, peuvent également être une cause de ces pathologies.

Les symptômes :

La personne victime de troubles dysmorphiques peut adopter des comportements particuliers, tels qu’une véritable obsession pour son physique avec une vérification systématique dans les miroirs, sur des photos ou, au contraire, un évitement du moindre reflet.

Cela conduit également à cacher, de manière systématique la ou les parties du corps qui complexent.

Les personnes souffrant de dysmorphie réfléchissent souvent à utiliser la chirurgie esthétique.

Elles iront jusqu’à s’isoler socialement en refusant les repas de famille, les sorties entre amis.

Ce trouble engendre un manque de confiance en soi, avec un repli sur soi pouvant aller jusqu’à la dépression.

Comment lutter contre les troubles dysmorphiques ?

Quand les troubles ressentis deviennent lourds à gérer, pour la personne concernée ou pour son entourage, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec un professionnel, tel qu’un psychologue ou un psychiatre.

Le recours à une action visant à un changement physique, tel qu’un régime drastique ou le recours à une opération de chirurgie esthétique n’est généralement pas la bonne solution. En effet, l’obsession physique n’est souvent que l’arbre qui cache la forêt. Le problème de fond est fréquemment une souffrance psychique cachée sous une préoccupation physique.

Le diagnostic du professionnel se base sur l’échange avec le patient. Il faut définir le poids du trouble dans le quotidien, sur le plan personnel et social. Ici, le bilan n’est pas mesurable à la taille du nez ou des cuisses, mais au ressenti de la personne, et à sa difficulté à vivre avec ce défaut.

Les TCC

Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) semble être une bonne méthode. Cela permet de discuter des schémas de pensées du patient qui provoquent des réactions disproportionnées, voire autodestructrices chez le patient. Le but est de déconstruire les pensées dévalorisantes et d’aider la personne à s’accepter et s’aimer tel qu’elle est.

Dans le cadre de ces troubles, une aide psychologique est primordiale. Le travail à faire par le patient est différent selon la profondeur du trouble. Certaines personnes pourront mettre le doigt sur leur pathologie assez rapidement. Pour d’autres, cela peut être plus long et peut même nécessiter des médicaments antipsychotiques.

Ainsi, la personne réalise la disproportion de son obsession ainsi que les conséquences sur sa vie quotidienne. Il faudra faire un travail pour s’accepter comme elle est, en souhaitant se soigner en faisant confiance à un professionnel qualifié. Prendre conscience de sa pathologie est une première étape primordiale, l’affronter pour lutter est la suivante.

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